« Quelle gouvernance pour le logement, entre acteurs institutionnels, publics, privés, associatifs, etc. ? Quel rôle pour l’État ?, interroge Marie-Christine Jaillet, directrice émérite de recherche au CNRS*, le 8 décembre à Labège (31) lors des Assises régionales du Logement (préfecture de région). Dans ces politiques du logement, on a besoin d’un cadre national, d’une adaptation des règles et des régimes juridiques et administratifs, et aussi de formes d’arbitrage, si on veut garder l’exigence de l’équité de traitement et de la justice sociale. Ce débat doit s’ouvrir, dans le cadre du projet de décentralisation des politiques de l’habitat. Il y a un enjeu d’attente sociale de nos concitoyens : prise en compte du vieillissement de la population, des nouveaux rapports au travail… Mais il y aussi des contradictions : accueillez-nous dans les villes, mais ne les densifiez pas ; On veut une maison individuelle, mais le modèle pavillonnaire n’est peut-être plus adapté à l’air du temps. Comment prend-on en compte ces demandes ? Comment mettre en débat les contradictions ? Comment faire entendre à nos concitoyens le régime de contrainte dans lequel l’action publique se trouve ? Sur cet enjeu-là, le débat doit aussi exister à l’échelle locale. La question du logement doit relever du débat démocratique. On est à un moment où les politiques du logement, le modèle résidentiel alternatif à celui qui a existé depuis 50 ans, doit faire l’objet d’une discussion démocratique. Le logement, rappelons-le, c’est un des piliers du contrat social. »
* Également présidente du conseil de développement de Toulouse Métropole, membre du Laboratoire Interdisciplinaire Solidarités, Sociétés, Territoires (LISST), à la direction scientifique de Popsu (plateforme d’observation des projets et stratégies urbaines) Transitions, présidente du conseil scientifique du comité d’histoire de la politique de la ville.
Marie-Christine Jaillet, CNRS, Codev de Toulouse Métropole
11 décembre 2023