Le déclenchement de la politique protectionniste de Trump, avec des droits de douane passant de 4 % à environ 29 %, « est une menace de guerre commerciale pour l’Occitanie. Nous avons ici des filières fortes (viticulture, agriculture, aéronautique…, ndlr), très présentes à l’export. Nous sommes exposés. Je suis inquiète, d’autant plus que la situation est déjà catastrophique dans la filière viticole », alerte, le 7 février lors d’un point presse à Montpellier, la Tarnaise, députée européenne, conseillère régionale, et membre à Strasbourg de deux commissions (Affaires économiques et monétaires ; Agricole). Face à cela, l’Europe doit amener « une réponse forte, affirmant que nous devons nous faire respecter. Du côté de la présidente de la Commission européenne, on entend ‘pragmatisme, libre-échange, boussole de compétitivité’. On est sur des atermoiements. Mais il n’y a pas une réponse à cette menace de guerre. C’est inacceptable ». Elle prône « une union des marchés de capitaux privés dans l’UE (thèse d’Enrico Letta), pour que les entreprises captent des financements européens. C’est ainsi que l’on développera plus rapidement des startups dans le numérique et l’IA ».
Les États-Unis représentent 3,3 Md€ d’exportations de l’Occitanie en 2024 : c’est la 2e destination en valeur, et le 4e en volume (7 % des exportations).
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Selon Claire Fita, Trump déclenche une « guerre contre le modèle social et démocratique européen. Trois exemples : le retrait de l’Accord de Paris, avec la relance aux États-Unis des énergies fossiles ; La remise en cause du droit des femmes ; La volonté d’hégémonie dans la tech et l’IA. Découvrir ces oligarques de la tech est un choc pour moi. C’est un autre visage du populisme ».
À l’échelle régionale, une instance informelle vient d’être mise en place, pour anticiper les impacts de la politique économique américaine. Elle regroupe notamment la Région Occitanie, les présidents de CCI et le Ceser.
« L’Europe a une arme : c’est le déficit commercial américain, qui s’élève à 918 Md$, dont près de 190 Md$ avec l’Europe. Si l’Europe riposte à la hauteur de l’attaque, les États-Unis comprendront qu’ils y perdront. L’Europe est un mastodonte, comme la Chine et les Etats-Unis. Aussi perfectible soit-elle, notamment sur l’Europe sociale, c’est le seul interlocuteur qui puisse répondre à de telles puissances. »