L’expert-comptable discret qui recevait son client une fois par an pour faire le bilan de l’exercice écoulé, c’est du passé. Entre transition numérique des cabinets et celle de leurs clients, évaluation de la performance extra-financière des PME ou anticipation de la facture électronique – prévue pour le 1er septembre 2026 -, c’est l’heure des grands travaux pour les plus de 21.000 professionnels et 19.000 sociétés. « Notre métier est impacté dans ses missions traditionnelles. Toute la partie comptabilité va être automatisée, via des logiciels qui vont intégrer l’intelligence artificielle, illustre la présidente du Conseil national de l’ordre des experts-comptables (Cnoec) dans Les Échos, ce 25 mars*. Ces outils ne sont pas encore totalement satisfaisants, mais les choses vont très vite, notamment avec l’arrivée de la facturation électronique dans les entreprises. » Cette évolution va accélérer l’automatisation de la comptabilité dans les entreprises. Et libérer du temps pour d’autres tâches, à plus forte valeur ajoutée. Par exemple, les traditionnels bilans annuels, où l’attention est portée sur le seul exercice passé, « laisseront la place à un copilotage proactif de l’entreprise », anticipe-t-elle. De plus en plus, les entreprises veulent des éléments actualisés. Par la facturation électronique, les données vont devenir une mine d’or, utilisables immédiatement, mais ces opportunités posent des défis. « L’indépendance de la profession passera par la détention de la data , bien plus que par la détention de l’outil de comptabilité », prévient-elle. Pour embarquer ses collaborateurs – ce qui est loin d’être simple, la montée de l’IA pouvant faire craindre des suppressions d’emplois -, il a lancé un plan de formation d’ici à 2030. Pas moins de 50 parcours, pilotés par le Centre de formation de la profession comptable, sont déployés par les instituts régionaux de formation. Quelque 4,7 M€ sont investis, soit 3 millions pour la formation des collaborateurs et 1,7 million pour celle des experts-comptables. « C’est un plan comme l’ordre n’en a pas connu depuis 1945 », souligne Cécile de Saint Michel. Autre geste fort : pour la première fois, le Cnoec ouvrira aux collaborateurs son prochain congrès annuel, en septembre à Marseille.
* « IA, RSE, date : les experts-comptables face à des défis inédits », à lire dans Les Échos de ce 25 mars en cliquant ici. « Pourquoi le réseau Axylis investit dans les entreprises de services », à lire en cliquant là ; « Le cabinet Emargence se renforce », à lire en cliquant ici.
Cécile de Saint-Michel, CNOEC
25 mars 2024