Mesures gratuites. Permis d’aménager multisites, accélération de l’obtention des permis de construire, densification en lotissement, raccourcissement des délais de recours… Lors du Lab Immo, ce 25 avril à Montpellier, les pros de l’immobilier ont jaugé ces mesures (dix en tout) annoncées par Guillaume Kasbarian, ministre du Logement, dès le 11 mars au siège de Midi Libre. « Les mesures annoncées ne coûtent rien à l’État. C’est le signe qu’il n’a pas la volonté d’investir dans le logement, que ce soit pour l’investissement locatif ou l’accession à la propriété. On assiste à une financiarisation du logement, désormais réservé à des investisseurs institutionnels », déclare Philippe Roussel, président de l’Unam LR (aménageurs privés) et fondateur de Terres du Soleil, à Saint-Jean-de-Védas. Cédric Grail, DG d’Altémed, alerte sur l’urgence de la situation. « Il n’y a plus de marché locatif dans les grandes métropoles. C’est un sujet de grande inquiétude politique. J’ai quand même l’impression qu’il y a une prise de conscience du ministre du Logement. »
Parking, mixité : revoir les règles. Face à des finances publiques sous pression – « la préoccupation de Bercy, c’est la notation de la dette de la France », lance Laurent Villaret, président de la FPI Occitanie Méditerranée -, les solutions peuvent venir des acteurs publics et privés des territoires. À Castelnau-le-Lez, face à une raréfaction de foncier disponible, le maire Frédéric Lafforgue veut densifier les constructions encore possibles, le long de l’avenue de l’Europe, à travers trois tours-signal. Laurent Villaret entend agir sur les règles liées au parking dans les résidences. « Déporter un parking du traditionnel sous-sol, vers un projet de mobilité plus global dans un quartier, à travers un parking silo par exemple, permettrait de sortir des logements moins chers », calcule-t-il. Il invite aussi à changer d’approche sur les règles de péréquation entre logements libres d’un côté, et logements sociaux et abordables de l’autre côté. « Il faut appliquer les règles à l’échelle du quartier, et non pas à l’échelle de la parcelle. Aujourd’hui, le prix du logement libre est plus élevé car il supporte les logements sociaux et abordables. Ceux-ci représentent la moitié des unités par opération et sont fabriqués en-dessous de notre coût de revient », détaille Laurent Villaret.
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