À l’occasion de la seconde édition de Génération Industrie, organisée par la CCI Hérault (président : André Deljarry) mardi 21 novembre, douze industriels sont venus à la rencontre des étudiants de Montpellier Business School. Au programme : nouveaux modes de travail, digitalisation de l’industrie, et nouvelles technologies de production.
Quatre tables rondes thématiques. 400 futurs diplômés de Montpellier Business School (MBS) se sont rassemblés dans l’amphithéâtre de l’école de commerce, pour la 2e édition de Génération Industrie, rencontre organisée par la CCI Hérault, l’IAE de Montpellier et MBS le 21 novembre. Face à eux, douze industriels pour échanger autour de quatre sujets : la santé, l’agroalimentaire, l’énergie et le bâtiment du futur. Objectif : « faire découvrir une industrie locale et diversifiée et confronter les témoignages d’industriels aux questions des étudiants présents », rappelle André Deljarry, président de la CCI Hérault et premier vice-président de la CCI Occitanie en introduction. Les débats étaient animés par 4 intervenants de MBS : Magalie Marais (par ailleurs lectrice de la newsletter !), Gilles Seré de Lanauze, Sara Laurent et Cédrine Joly.
L’IA dans la santé. Au cœur des sujets abordés : l’industrie tournée vers le futur et l’innovation, avec l’analyse des données et l’intelligence artificielle (IA) dans le secteur de la santé. « Nous avons créé cette année un pôle de data scientist, pour analyser nos données et être capables de prédire l’arrivée d’autres maladies liées à l’audition, notamment les maladies neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer) », explique Aurore Marie, directrice de la filiale américaine de Cilcare, institut de recherche spécialisé dans l’audition (Montpellier). L’IA a également cette double fonction d’internaliser la digitalisation de l’entreprise, en servant les autres pôles comme la communication, le commercial, le marketing, etc. Dans cette logique, Cilcare développe actuellement sa propre IA.
« Nous planifions désormais les opérations de chirurgie via des logiciels 3D nourris par de l’IA : cela permet d’anticiper le type d’implant, sa taille et sa version, et d’améliorer nos coûts et notre logistique », complète Ludovic Toledo, directeur général de Dedienne Santé, concepteur et vendeur de prothèses de la hanche, basé à Mauguio.
George Clooney. « La pub de Nespresso avec George Clooney fait un tabac et a complètement démocratisé la capsule d’aluminium. Nous sommes les derniers sur le marché à être passé à la capsule de café, sinon nous étions obligés de fermer l’usine et mettre 20 personnes au chômage », raconte Philippe Maillard, directeur de l’usine Carte Noire de Lavérune (34). Une technologie pourtant difficile à recycler, malgré les coupons proposés par l’entreprise pour la recycler gratuitement. « Les utilisateurs veulent du compostable. C’est d’ailleurs pourquoi George Clooney (surnom donné à Nespresso par l’intervenant, note) vient de sortir la capsule Home Compost », analyse-t-il. Seul bémol selon lui : le respect du goût et de l’arôme du café dans une technologie qui ne conserve pas comme l’aluminium. Quoi qu’il en soit, « le leader (Nespresso, note), vient de bouger de manière significative avec cette capsule, et toute la filière va devoir suivre pour ne pas mourir. C’est ce qui est intéressant dans l’agro-alimentaire : une compétition saine existe, pour toujours s’améliorer et rendre le produit meilleur », ajoute-t-il.
17 ans d’ancienneté moyenne. L’usine de la Salvetat (groupe Danone), implantée à la Salvetat-sur-Agout (34) depuis 31 ans, compte 75 salariés issus du territoire. « Nous enregistrons 17 ans d’ancienneté moyenne, et 10 % soit 7 personnes sont là depuis le premier jour ! », rappelle Martin Pigeon, directeur du site, qui souhaite maintenir l’implication de ses collaborateurs en donnant du sens à leur mission. « Nous avons un vrai impact sur le territoire, nous sommes la seule usine à 40 km à la ronde. »
42 %. Autre enjeu : la RSE et la protection des ressources, notamment à travers la valorisation des déchets et l’amélioration des packagings des produits. « La bouteille en verre représente 42 % de l’ensemble de nos émissions carbones », indique Carmen Etcheverry, responsable développement durable du groupe viticole Advini, qui travaille sur une solution de consigne des bouteilles de vin. « Ce sont des filières industrielles qui se relancent ! »
Faire confiance à la jeune génération. S’adressant à un public de futurs diplômés, les industriels ont abordé le sujet de l’emploi et de la qualité de vie au travail. « L’innovation ne se fait pas uniquement dans les machines mais également dans les organisations de production », rappelle Philippe Maillard. « Un stagiaire est venu un jour me proposer de sponsoriser l’équipe e-sport (jeu vidéo de compétition, note) de Marseille. J’ai dû le regarder avec des yeux ronds !, raconte Pierre Guibourg, président du laboratoire Bausch and Lomb. Mais j’ai accepté : les jeunes apportent de la nouveauté pour le business model de demain et il faut savoir les écouter. »
Pics Studio. Industrie également valorisée lors de l’événement, celle du cinéma, avec la présentation du studio Pics Studio et son projet de cité du cinéma répartie sur trois sites (Saint-Gély-du-Fesc, Fabrègues et Pérols (plus à (re)lire dans Les Échos ici), porté par GGL Groupe et Spag.
Préjugés déconstruits. Stéphanie Andrieu, directrice générale d’Urbasolar et 1ère vice-présidente de Montpellier Business School, a conclut les échanges. « Non, l’industrie n’est pas vieille, ni sale : elle innove et s’engage dans une démarche RSE. Non, elle n’est pas réservée aux hommes, ni aux ingénieurs : elle s’ouvre aux écoles de commerce, financiers, commerciaux, etc. Si nous nous approprions le sujet, il y a de la place pour tous les parcours ! »
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