Services publics « à la ramasse », le pognon de dingue de Macron, menaces sur les cols blancs, fatigues américaine et chinoise : voici quelques sujets d’analyse et anticipation économique livrés le 21 novembre au théâtre municipal de Béziers (34) par le journaliste économique François Lenglet, devant 500 décideurs économiques et institutionnels. Son intervention a fait suite au lancement de l’agence de développement économique Pulse de Béziers Méditerranée.
Un pognon de dingue. « Nous avons le Président le plus dépensier de la Ve République. Dès qu’il sort, c’est un milliard », déclare, le 21 novembre à Béziers, lors du lancement de l’agence de développement économique Pulse, le journaliste et chroniqueur François Lenglet (TF1, LCI, RTL). Il alerte sur des indicateurs économiques selon lui préoccupants : « Les niveaux d’imposition, de dette publique et de dépenses publiques n’ont jamais été aussi élevés. Alors qu’en face, les services publics sont à la ramasse (sic) : l’hôpital, l’école, la police, la justice… Quand on regarde les 30 dernières années, on constate le poids croissant de la redistribution. Cela peut être parfois justifié. Mais il y a des dérives, comme le Pass Culture à tous les jeunes de moins de 18 ans, quel que soit le niveau de vie des parents, pour acheter des Manga… Est-ce que c’est vraiment à la dette publique de financer cela ? C’est comme ça à tous les étages. Qui osera s’attaquer à tout cela ? » Selon lui, « nous n’en avons pas fini avec l’inflation. D’abord parce qu’on ne peut pas socialiser le coût de l’inflation, ce que fait actuellement le gouvernement dans sa politique économique. Il y a une déconnexion entre la monnaie créée et la réalité. L’inflation, quelque part, vient nous reprendre ce qu’on nous a payés pendant le Covid alors que nous ne travaillions pas ».
« Ça va taper dans les cols blancs ». Autre facteur d’inflation : la hausse des salaires que connaissent les emplois peu qualifiés, « des emplois non délocalisables, essentiels, et que l’IA ne pourra pas automatiser », anticipe-t-il. En revanche, « ça va taper chez les cols blancs, notamment parce qu’avec l’essor du télétravail, leur emploi devient délocalisable dans des pays voisins et/ou à moindre coût ». Avec, de surcroît, l’émergence de l’IA, qui va menacer les cols blancs. « Il va falloir anticiper pour former, indemniser, redistribuer. Les dividendes seront proportionnels aux désordres que l’IA va créer. Nous pressentons que le phénomène va être important, et plus rapide que ce que l’on pensait. »
« La Chine ne gagnera pas son pari ». Selon François Lenglet, « la Chine ne gagnera pas son pari de devenir la première puissance mondiale. Son PIB représentait 74% de celui des États-Unis il y a trois ans. Cette proportion est descendue à 64 % sur le 3e trimestre. Les Trente super Glorieuses de la Chine sont finies. L’empire a connu le plus grand exode rural de tous les temps, avec 400 millions de paysans qui ont migré vers des villes, pour y fabriquer des jouets et des produits manufacturés consommés en Occident. Pour ces centaines de millions de personnes, il a fallu construire des villes. Aujourd’hui, ce cycle est terminé. »
Si « les États-Unis sont fatigués », l’Occident reste selon lui attractif. Avec un juge de paix ultime : le fait que « 4 milliards d’êtres humains, soit la moitié de l’humanité, ait assisté aux obsèques de la Reine d’Angleterre ».
« Tout bouge à vue d’œil ». Dans un monde en transition « qui nous malmène et nous expose », où « tout bouge à vue d’œil et à une vitesse extrême », le « monde neuf se prépare. Des pousses vertes se révèlent çà et là. »
Les baby-boomers, escrocs en série. L’économiste n’a pas été des plus tendres avec la génération des baby-boomers. « À chaque étape de leur vie, les portes se sont ouvertes : mai 68 pendant leur jeunesse, le plein emploi, des achats immobiliers en monnaie de singe, ce qui les a fait escroquer les générations passées, les progrès médicaux, puis un départ de la vie professionnelle alors que les systèmes de retraite étaient à leur zénith, ce qui leur fait escroquer les générations futures. »
Pulse, la composition des collèges. Qui compose les trois collèges (Entreprises, Institutions, Collectivités) de l’agence Pulse, présidée par Robert Ménard, président de Béziers Méditerranée ? Le détail en cliquant ici.