« Défendre les valeurs de nos entreprises »
Sauf en cas de conflit atomique mondial, le vice-président de la FFB 34 (Fédération Française du Bâtiment de l’Hérault, plus de 800 entreprises adhérentes, 10.000 salariés), également président du Geiq BTP 34, sera élu président de la fédération professionnelle le 20 septembre. Il est en effet le seul candidat. Originaire de Béziers (34), âgé de 54 ans, avec une formation initiale de conducteur de travaux et dans le génie civil, Gilbert Comos succèdera à Thierry Ducros, président depuis 6 ans. La passation de pouvoir est prévue le 5 octobre. Gilbert Comos est DG délégué, associé avec Alain Dubois et Marie-Hélène Rouge, de Giraud Midi-Pyrénées, entreprise de bâtiment implantée à Montpellier et Ramonville-Saint-Agne (140 salariés, environ 60 intérimaires, CA : environ 30 M€).
« Trois questions à », la rubrique où le tutoiement est de rigueur.
Gilbert, quels sont, dans les grandes lignes, les piliers de ta candidature ?
Je veux défendre les valeurs portées par nos entreprises adhérentes : éthique et respect de la législation et de la sécurité, professionnalisme et goût du travail bien fait, insertion, formation des jeunes et intégration de nouveaux profils. Je souhaite, par opposition, lutter contre des organisations qui desservent la profession, en n’étant ni engagées sur le territoire et pour son développement. Elles vampirisent notre métier, ne forment pas nos jeunes, ne contribuent pas à valoriser nos métiers, et sont un frein pour tous ceux qui s’inscrivent dans la loi, l’éthique, l’intérêt collectif. Je ne veux plus que nos entreprises soient assimilées à ces organisations ! Alors que nous exerçons un métier, eux font des affaires.
Par ailleurs, nous avons besoin de plus d’écoute de la part des décideurs. Les élus doivent être plus attentifs aux entreprises retenues dans les marchés publics. Des entreprises solides et structurées perdent des marchés face à ces fameuses coquilles vides. Pour quelles raisons, si ce n’est seulement pour une question de prix ? Mais on ne peut pas comparer des choux et des navets ! (sic) Et les économies réalisées aujourd’hui par certaines collectivités, elles les paieront dis fois dans les rénovations nécessaires de demain, du fait du travail mal fait par ces organisations. Cette volonté fonctionne aussi vis-à-vis des promoteurs immobiliers. En clair, « dis-moi qui tu fais travailler, je te dirai qui tu es ».
Quel regard portes-tu sur le climat des affaires en cette période de rentrée ?
Le marché est plutôt porté par la commande privée et le secteur du logement dans l’Hérault. Aujourd’hui, ce marché s’effondre. Cela nous impacte fortement. Nous sommes à la croisée des chemins. Soit il se passe quelque chose, soit nous courons à la catastrophe. Avec le risque que les entreprises les plus vertueuses, jouant le jeu de la formation et des augmentations de salaires, disparaissent en premier. Encore une fois, les donneurs d’ordre doivent être attentifs avec qui ils traitent les marchés. Si la première expérience professionnelle des jeunes est avec des organisations éphémères, sans foi ni loi, faisant travailler de la main-d’œuvre en détachement, on les perd définitivement.
Un mot sur Thierry Ducros, ton ‘futur prédécesseur’ à ce poste, par ailleurs président de l’Union des Métiers du Bois-FFB (article de BoisMAG, fin juillet, à ce sujet, en cliquant ici) ?
Thierry a réalisé un travail formidable dans la mutation de notre Fédération, notamment en concrétisant le déménagement de Prés d’Arènes vers le Domaine de la Providence. Il me laisse un outil et des infrastructures, que nous devons faire vivre et animer. À noter que sur 36 ans, il n’y a eu que trois présidents de la FFB 34 : Michel Fromont, Patrick Ceccotti puis Thierry Ducros. J’espère être digne de leur héritage.