Delafosse veut accélérer le temps

23 août 2023

Le maire de Montpellier, président de 3M, est intervenu devant un parterre de décideurs économiques, le 6 avril au Domaine de Verchant. Les Indiscrétions y étaient. Morceaux choisis.

Dur métier d’opposant. « Quand vous êtes dans l’opposition municipale (il a tenu ce rôle, avec assiduité, entre 2014 et 2020), c’est très difficile », confie, le 6 avril lors d’un débat du Montpellier Méditerranée Business Club, Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la métropole de Montpellier, n’hésitant pas à évoquer une « traversée du désert. Mais j’ai continué, en travaillant avec des proches, avec un collectif qui m’accompagnait. J’étais en profond désaccord avec mon prédécesseur (Philippe Saurel, DVG, note), qui cultivait les conflits et avait arrêté les projets. »  


« On croyait que c’était pour vous faire élire ». L’élu socialiste entend « tenir ses promesses ». Et continuer à échanger avec la population. Comme ce soir de juillet 2020, juste après son élection. « Je rentrais chez moi en marchant. Des jeunes, attablés à la terrasse d’un café, m’ont interpellé, en me proposant de boire un verre. J’ai refusé (rires dans la salle), mais nous avons échangé quelques mots. Une chose m’a interloqué : ils croyaient que j’avais proposé, pendant la campagne, la gratuité des transports en commun, juste ‘pour être élu’. Ils ne pensaient pas que j’allais le faire. » 

Jeux pervers. En conflit ouvert avec la direction du Parti Socialiste – il refuse l’alliance avec LFI à travers la Nupes -, il stigmatise « les jeux pervers des appareils politiques. C’est pour ça que la confiance se perd ».

Challenger le rapport au temps. C’est l’un de ses leitmotivs : challenger le temps. « Si nous ne retrouvons pas, en France, la maîtrise du temps, nous perdrons notre souveraineté, insiste-t-il. Plus personne n’ose rien faire, en anticipant des blocages, administratifs ou autres. J’ai donc installé un compteur dans mon bureau, où les jours menant jusqu’au 1er tour de la prochaine élection municipale, en mars 2026, sont décomptés. C’est une façon de renvoyer à tous les cadres de mon administration le fait qu’ils sont dépositaires du service public, et leur capacité à faire. Faire devient certes un chemin de croix, mais il faut être gaullien, et il faut faire, faire (il répète). » Presque des accents de Valérie Pécresse, qui se présentait comme la « Dame de faire » pendant la présidentielle de 2022.

Pression sur la LNMP. Alors que Montpellier Méditerranée Métropole fait partie des financeurs de la 1re phase (jusqu’à Béziers) du projet de ligne nouvelle Montpellier-Perpignan, et que le projet est désormais déclaré d’utilité publique, Michaël Delafosse ne veut pas entendre d’une livraison à l’horizon 2034. Ce qui est pourtant bien l’horizon prévu par l’État et SNCF Réseau. « Prendre 12 ans pour réaliser 40 km (note : 60 km, mais on ne va pas chipoter) de ligne nouvelle, alors que l’urgence économique, sociale, écologique, est scandée partout ? Ce n’est pas possible, sachant que la Chine aura, dans le même temps, construit de son côté 2.000 km de ligne nouvelle. »

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