Crédit Agricole du Languedoc : ce qu’il faut retenir du bilan 2024

17 février 2025
Crédit Agricole du Languedoc
©DR

La caisse régionale enregistre l’an dernier 46.500 nouveaux clients, indique Jean-Noël Sappey, directeur financier du Crédit Agricole du Languedoc (CAL), lors d’un point presse le 11 février. La création d’entreprises, « principalement tirée par les micro-entreprises », reste dynamique, avec près de 10.000 nouveaux clients professionnels. Les réalisations de crédit (tous marchés) ont atteint 3 Md€, dont 1 Md€ pour l’habitat. « L’activité de prêteur a été très pénalisée par le contexte de taux et celui du marché immobilier. » Mais, depuis plus d’un an, « le contexte de taux est favorable aux épargnants. Les encours de collecte ont progressé de 2,3 %, pour atteindre 35,3 Md€, avec une forte appétence pour les dépôts à terme et les livrets réglementés ». Le produit net bancaire (CA) s’est établi à 633 M€, en retrait de 4,2 % par rapport à 2023.

Patrimoine. Le CAL a investi 200 M€ dans des immeubles tertiaires, de santé, de logements… « Nous ne sommes pas que prêteurs, mais aussi investisseurs, dans les fonds propres des projets », souligne Emmanuel Barras, DG adjoint. « Nous sommes sollicités par des entreprises, pour porter leurs projets de sièges sociaux. L’idée est que les entreprises conservent leur capital pour leur développement », complète Christophe Pouzol, directeur de l’immobilier. 

Pauses pour les agriculteurs. 1.700 pauses de crédits ont été accordés à des agriculteurs en proie à des difficultés financières. 105 jeunes agriculteurs ont été installés sur la zone couverte par le CAL (départements 34, 30, 48 et 11).

Mutations. Face à des mutations « technologiques, sociétales et financières », la banque coopérative régionale admet être « talonnée par des pure-players en matière d’excellence digitale. L’un des succès de ces concurrents réside dans la personnalisation de la relation clients avec l’IA. Par exemple, un compte peut être ouvert en quelques heures, alors qu’il nous faut plusieurs jours ». Au-delà de ces défis, « notre modèle restera phygital, en conservant des agences physiques de proximité (180 dans 4 départements) », indique le DG, Christian Rouchon. L’organisation, qui emploie 2.700 collaborateurs, doit aussi s’adapter aux « évolutions des attentes. La génération Z veut réussir sans souffrir. Cela induit de nouvelles formes d’organisation du travail, dans un contexte de complexité liée à la multiplicité des métiers ».

Spécialisations. La tendance est au développement des spécialisations : banque de l’innovation, pôle transition énergétique, assurance Agripro, antenne pour les associations… « Les services experts viennent accompagner les conseillers de proximité. »

Sofilaro. La société de capital-investissement a investi 25 M€ en fonds propres dans une vingtaine d’entreprises, « des jeunes pousses jusqu’aux ETI », indique Denis Martins, nouveau directeur de Sofilaro.

Futur siège : modèle de construction bois. Le futur siège social de Cambacérès (Montpellier), une « folie » architecturale à 135 M€, se voudra un modèle d’innovation en matière de construction bois. « Ce sera le premier bâtiment en France à se conformer à la nouvelle doctrine des Pompiers de Paris, explique Christophe Pouzol, directeur de l’immobilier. 400 k€ sont investis dans des tests en laboratoire, pour prouver la résistance du futur bâtiment au feu. Nous allons présenter cette innovation constructive lors de salons. Le but est de faire avancer la profession. »

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Site actuel de Maurin : prêts à investir, si… Quel devenir pour le site actuel de Maurin (Lattes), vaste de 6 hectares, et proche de Montpellier et d’une connexion avec l’A709 ? « La balle est dans le camp de la municipalité, répond Christian Rouchon. Nous ne sommes pas décisionnaires. En fonction de ce que décidera le PLUI-Climat (en cours d’enquête publique, ndlr), nous investirons aux côtés d’autres partenaires, à condition que le projet ait une équation économique. La zone nous semble plus propice aux logements. » Une chose est sûre : il y a du temps. Les équipes du CAL ne quitteront Maurin qu’en 2028. Des équipements comme l’amphithéâtre ou le restaurant d’entreprise devraient être préservés.

Baisse du crédit aux entreprises. Le crédit aux entreprises a baissé en 2024, passant de 1,8 Md€ en 2023 à 1,5 Md€ l’an dernier. « Le volume a davantage baissé sur les petites entreprises (- 20 %) que sur celles réalisant plus de 3 M€ de CA (- 10 %) », décrypte Laurent Brieu. Les secteurs qui tirent la production de crédits aux entreprises sont « la distribution alimentaire, le digital, la santé et les EnR ». 

« L’immobilier, c’est l’industrie d’ici ». Partant à la retraite en juillet, Christian Rouchon a livré son rapport d’étonnement sur l’Occitanie Est : « D’origine stéphanoise, ce territoire m’a beaucoup appris. L’immobilier, c’est son industrie. Le territoire a la chance de compter des acteurs régionaux. Ici, les majors nationaux ne sont pas les grands leaders. C’est un atout considérable, que l’on ne mesure pas forcément : les acteurs indépendants régionaux connaissent bien le territoire, pensent sur le long terme, qui est le temps de l’immobilier. Il faut tout faire pour préserver cet atout. »
L’un des points-clés de développement, selon lui, réside dans les EnR : « Historiquement, partout où il y a de l’énergie, l’industrie s’installe, y compris la fabrication additive. » Il estime que le tourisme « a besoin de monter en gamme, pour faire un territoire durablement attractif. Cela peut passer par des investissements en fonds propres ». 

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