Dans sa thèse sur le logement abordable (396 pages), où elle analyse 40 ans de politiques urbaines en s’appuyant sur le cas montpelliérain, l’architecte-urbaniste Stéphanie Jannin, enseignante à l’école nationale supérieure d’architecture de Montpellier, et ex-adjointe au maire de l’ex-maire de Montpellier Philippe Saurel, elle estime que le logement abordable « sans cadre juridique, politique ou systèmes de financements clairs », illustre « avant tout la crise mondiale d’accès au logement urbain que nous vivons, touchant à présent une part largement dominante de la population. Malgré des injonctions politiques répétées à tous les échelons, les résultats concrets restent limités. L’inabordabilité du logement est devenue un facteur de déclassement pour les classes moyennes ». Selon Alexandre Brun, professeur à l’Université Paul-Valéry, l’étude de Stéphanie Jannin pointe « les limites de la planification urbaine et territoriales, et en particulier de la portée toute relative du PLH (Programme local de l’habitat) ». L’élue d’opposition montpelliéraine plaide pour l’émergence d’un « tiers secteur hybride », venant compléter la segmentation bipartite historique du logement, avec le logement social d’une part et logement libre d’autre part, produits en Zac (zone d’aménagement concerté). « Produire du logement abordable dans ces zones se limite souvent à construire du logement social ou libre, qui perd sa valeur accessible dès la première revente, interrogeant l’efficacité des investissements publics », indique-t-elle encore dans un résumé de sa thèse, que Les Indiscrétions se sont procuré.
Stéphanie Jannin, Logement abordable
20 janvier 2025