Quand l’argent public va directement dans la rénovation énergétique du parc privé . A Vauvert, commune gardoise de 11.800 habitants, membre de la communauté de communes Petite Camargue, 2,5 millions d’euros vont être injectés, avec 70 % de subventions publiques, dans la rénovation énergétique de la copropriété privée dégradée Le Montcalm (62 logements), située avenue de la Costière. « Les travaux démarrent cette année, pour un achèvement mi-2026. L’opération comprend aussi le rachat et la destruction de l’ancienne galerie commerciale, pour reconquérir l’espace public. L’ANCT (Agence nationale de la cohésion des territoires, NDLR) reconstruira ailleurs une unité commerciale, pour la gérer et la louer », déclare Jean Denat, maire de Vauvert .
Le programme de travaux avait été validé à l’unanimité lors de l’assemblée générale des copropriétaires en juillet 2023. Il avait fait l’objet en 2020 d’un constat de dégradation relevé dans une étude pré-opérationnelle. Ce diagnostic a conduit la communauté de communes Petite Camargue, compétente en matière d’habitat et de logement, à lancer une première opération programmée d’amélioration de l’habitat – copropriété dégradée (Opah-CD).
Accompagnement des copropriétaires. « Ce projet a été mis en œuvre avec des partenaires, notamment l’Agence Nationale de l’Habitat (Anah). Un travail d’accompagnement des copropriétaires a été réalisé pour résoudre les difficultés économiques – prêts et préfinancements », détaille l’élu. Avant d’ajouter : « Le syndic de la copropriété était déficitaire, avec des impayés. Or, on n’engage pas de l’argent public sur une structure endettée. Nous avons ainsi passé presque trois ans à accompagner le syndic, pour redresser ses finances. Les mauvais payeurs ont été contactés un par un, pour qu’ils paient leurs dettes, et pour arriver à un taux qui permette de déclencher les travaux sans mettre en péril l’opération. Tout le monde n’a pas le même niveau de connaissance de la rénovation énergétique. Et le syndic n’est ni calibré, ni outillé, ni formé, pour faire face à ces dispositifs, malgré les financements d’aides à la gestion proposés par l’Anah ».
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Par ailleurs, une opération programmée d’amélioration de l’habitat et de renouvellement urbain (Opah-RU) est mise en œuvre à l’échelle de l’intercommunalité. « 53 % des logements les plus énergivores se situent en centre ancien. 907 logements sont classés en E, F ou G sur les cinq centres anciens », détaille Jean Denat, également premier vice-président délégué à la politique du logement et du cadre de vie. Un périmètre prioritaire de 52 logements (40 propriétaires occupants, 12 propriétaires bailleurs) a été établi. La communauté de communes vient donner des subventions complémentaires aux ménages qui résident dans les centres anciens. Ce montant se situe entre 10 et 15 %, en fonction du niveau de ressources. « Ces aides viennent s’additionner à celles de l’Anah et du Département du Gard, et permettent de débloquer certaines situations jusqu’alors coincées », conclut Jean Denat.