Sauver du gaspillage, dès le stade des fournisseurs et des producteurs, des fruits biscornus, légumes trop gros, produits frais à consommer rapidement, boissons au packaging abîmé, produits laitiers ou articles d’épiceries, en les proposant à prix cassés aux consommateurs. C’est le credo de la startup montpelliéraine PimpUp, incubée au BIC de Montpellier Méditerranée Métropole.
Pour répliquer un modèle éprouvé avec succès, depuis deux ans, à Montpellier, Marseille et Toulouse, la foodtech lève 1,7 M€ auprès de plusieurs investisseurs privés, parmi lesquels Denis Fayolle, Marc Batty et Thomas Arnaudo, cofondateurs respectifs de La Fourchette, Dataiku et 900.care. L’annonce a été fait en exclusivité dans Les Échos, ce 14 novembre. Et Manon Pagnucco a relayé avec efficacité l’info sur LinkedIn, où on a pu constater que PimpUp bénéficie d’une notoriété à toute épreuve (son post ici).
Objectifs pour la jeune pousse née début 2021 : étendre le modèle à l’échelle nationale d’ici à deux ans, en lançant son service dans quatre nouvelles métropoles, puis à d’autres pays européens à partir de 2027, pour sauver à terme « un million de tonnes de nourriture chaque année », glisse Anaïs Lacombe, cofondatrice de PimpUp avec Manon Pagnucco – toutes deux sont ingénieures de formation, et âgées de 26 ans. En 2024, 500 tonnes de nourriture auront été évitées, auprès de 150 producteurs et fournisseurs. Pour le fonctionnement des centres de préparation de commandes, les ESAT (établissements ou services d’aide par le travail) sont priorisés : La Croix-Rouge insertion à Montpellier, Andes à Marseille, Terridors à Toulouse.
De 10 à 200 références. PimpUp veut aussi étendre les produits référencés, en passant d’une dizaine aujourd’hui à plus de 200 dans deux ans (crèmerie, protéines, épicerie…), pour devenir un supermarché en ligne de « produits moches ou en surstock, sourit Manon Pagnucco. Nous voulons être pratiques comme un supermarché, et écologiques comme un marché. Les lois vont aller dans notre sens ». PimpUp a développé pendant trois ans une solution digitale sur abonnement, pour valoriser des invendus alimentaires, qui seraient jetés ou sous-valorisés avant même d’être distribués. La technologie combine plusieurs paramètres : gestion des commandes, abonnement des clients, envoi sous les bons formats, optimisation des tournées, notifications des clients relatives aux livraisons, ERP opérant le lien entre des centaines d’acteurs différents, du fournisseur au point-relais.
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À terme, PimpUp cible « une personnalisation des commandes pour chaque client, en fonction du stock disponible des fournisseurs ». La technologie permet aussi aux fournisseurs « de valoriser de façon ponctuelle ou régulière leurs stocks, via une solution clé en main, leur libérant du temps. Nous pouvons prévoir à six mois le nombre de commandes, et ainsi expliquer aux fournisseurs ce qu’on peut absorber sur le plan logistique ».
Le marché est conséquent : d’après l’Ademe, sur les 10 millions de tonnes de nourriture gaspillées chaque année en France, plus de la moitié survient avant l’arrivée de la nourriture en magasin. Chaque semaine, les clients de PimpUp reçoivent des paniers composés principalement de fruits et légumes à partir de 10 euros. Le client type est « plutôt urbain, âgé de 30 à 40 ans, sensible aux enjeux environnementaux », relève Manon Pagnucco. PimUp emploie 12 salariés et réalisera cette année un chiffre d’affaires d’1 million d’euros. La rentabilité est espérée à l’horizon 2026. L’équipe doit doubler de taille d’ici à fin 2026. Différents profils sont recrutés : partenariats avec les entreprises, tech / data, opérations logistiques, sourcing et achats.