Medef Béziers : réélu, Matthieu Ourliac place son mandat sous le signe de la souveraineté

12 novembre 2024
Matthieu Ourliac Medef Beziers ©Hubert Vialatte - Les indiscretions
Matthieu Ourliac, aux côtés de Samuel Hervé (Medef Occitanie, au centre) et Francis Pozo, directeur général du Medef Béziers Littoral Ouest Hérault, pendant son discours le 7 novembre à Béziers (34). ©Hubert Vialatte (Agencehv)

Matthieu Ourliac est réélu pour trois ans à la présidence du Medef Béziers, ce 7 novembre lors de l’AG du syndicat professionnel. Après avoir porté le thème de la valeur travail lors de son premier mandat, le 2e mandat sera consacré à la souveraineté. « Il faut sortir de notre naïveté européenne. La géopolitique mondiale est tendue, avec des conséquences dans notre pays. Nous ne pouvons pas continuer à penser que le monde vivra en paix éternellement. » Le cofondateur, avec Romain Planès, du groupe Caminarem (RH, portage salarial, intérim), veut « tisser des liens avec l’Armée, qui est un marché pour les entreprises, et un interlocuteur indispensable lorsque les entreprises veulent exporter, pour faire respecter un juste libre-échange et la démocratie ». Autre thème cher à Matthieu Ourliac, la réouverture de mines. « Notre économie a besoin de matériaux rares pour la transition écologique. Ces matériaux sont extraits à l’étranger, dans des conditions souvent sujettes à caution. Il faut en exploiter ici. Je sais que le sujet est clivant. Mais les mines, ce n’est pas un roman de Zola, c’est de l’industrie 3.0 ! » Une journée thématique sera organisée à Bédarieux, un ancien bassin minier. La souveraineté consiste aussi « à rapprocher la finance des emplois. Il faut rendre la finance plus proche, plus humaine. Confier les entreprises à des fonds étrangers ne permet pas de monter en souveraineté, de garder nos emplois et nos richesses ».

« Le Medef Béziers est l’un de ceux, en France, qui a le plus fort taux de pénétration, avec 400 adhérents », relève Samuel Hervé, président du Medef Occitanie.

« 3 millions de micro-entrepreneurs, c’est trop ». Dans son discours, tenu devant environ 300 adhérents, Matthieu Ourliac a alerté sur une « situation économique inquiétante, avec 60.000 dépôts de bilan en 12 mois en France. On n’en parle pas assez dans les médias. Mais les plans sociaux arrivent, ainsi que les demandes d’étalement à l’Urssaf. Le gouvernement souhaite augmenter la fiscalité et les charges sociales. Nous y sommes opposés au Medef. Ce serait préjudiciable pour l’emploi, pour notre économie, et pour la redistribution de richesses, au final. Les entrepreneurs qui réussissent devraient être un modèle. Il faut défendre l’idée que la prise de risque, l’entrepreneuriat, doivent être récompensés. Même si je pense que la loi de finances 2025 sera finalement moins sévère, ces annonces sont dramatiques. Elles génèrent un gel des investissements et de la création d’emploi. »
Selon lui, le statut de micro-entreprise doit rester un tremplin vers l’entrepreneuriat. « Il y a 3 millions de micro-entrepreneurs. C’est beaucoup trop. Ce statut est désormais utilisé par les politiques pour affirmer que la France est une nation d’entrepreneurs, et faire baisser les chiffres du chômage. Mais la micro-entreprise génère une baisse de cotisations sociales. Alors que l’on demande aux entreprises d’augmenter les cotisations sur les bas salaires. Il y a une forme d’incohérence. »

Assouplir la Zan et la RE 2020. La crise du logement est selon lui « terrible. Je n’ai pas vu cela depuis 30 ans, en termes de destruction d’emplois et de marges. Les matériaux et les salaires augmentent, mais pas les prix. Il faut absolument assouplir des lois comme la Zan et la RE 2020 ».

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