Philippe Robert, président de la FHPA Occitanie 

4 novembre 2024
Philippe Robert

 « Les gens n’ont jamais eu autant besoin de s’évader » 

Président de la Fédération de l’Hôtellerie de plein air Occitanie (FHPA), et vice-président de la Fédération nationale (FNHPA), Philippe Robert se prépare à recevoir le Salon des équipements et techniques du tourisme (Sett) et le Congrès national de la FNHPA au Parc des Expositions de Montpellier, du 5 au 7 novembre. Également gérant du camping Méditerranée Plage, à Vias (34), il partage son regard sur la situation économique de sa filière. « Trois questions à », la rubrique où le tutoiement est de rigueur. 

Cette année, la 45e édition du Salon des équipements et techniques du tourisme (Sett) et la 50e édition du Congrès national de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air ont lieu en même temps, du 5 au 7 novembre, au Parc des Expositions de Montpellier…C’est une première depuis 2018 !
C’est intéressant de coupler ces deux rendez-vous majeurs. Le Congrès national de la FNHPA est mobile et tourne dans les plus grands salons du pays. En termes d’exposants et de visiteurs, le Sett est de son côté sur les mêmes bases que l’an dernier : 700 exposants, 18.000 visiteurs. En 2024, nous fêtons également le soixantième anniversaire de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air. En plus de ce rendez-vous, nous préparons Le Campus, fin janvier, à Sète. C’est un événement destiné à nos 900 adhérents en Occitanie, et principalement aux petits établissements. Un tiers des campings en Occitanie comptent moins de 70 emplacements. Ce sera l’occasion, pour eux, de se former sur des thématiques précises, comme une initiation à ChatGPT pour le tourisme.

D’après toi, est-ce que le secteur de l’hôtellerie de plein air subit la crise ?
Le secteur n’est pas en crise, loin de là. En 2024, nous connaissons une légère baisse de 2 % du nombre de nuitées au niveau national. Une quasi-stabilité, alors que la saison 2023 avait été exceptionnelle, peut-être la meilleure de l’histoire. Le secteur se porte bien, avec des tendances disparates sur d’autres régions : +14 % en Paca, -15 % en Nouvelle-Aquitaine. En Occitanie, 2024 a été une très bonne saison. Mais le contexte reste particulier, avec un pouvoir d’achat en berne. Dans les campings, on réalise que les touristes sont attentifs au budget de leurs vacances. Mais, d’un autre côté, ils n’ont jamais eu autant besoin de s’évader ! À ce niveau-là, l’hôtellerie de plein air correspond parfaitement : on peut partir en vacances sans trop dépenser.

Le camping a cet avantage de balayer toutes les gammes. Certains campings proposent des emplacements à 15 ou 20 € la nuit. C’est imbattable. En parallèle, nous pouvons monter jusqu’à 4 ou 5 étoiles, dans du très haut de gamme. Il y a la possibilité de répondre à toutes les envies.

Quel regard portes-tu sur le climat des affaires ?
Nous sommes sur un marché porteur, mais nous manquons de visibilité. Nous n’avons plus la possibilité d’investir de façon conséquente en restant sereins, comme c’était le cas il y a quelques années. La situation économique est plutôt instable, et cela pousse à la prudence. Je préfère utiliser le conditionnel. Avec les élections aux États-Unis, les guerres en Ukraine et au Proche-Orient, le contexte politique national, il y a de nombreux paramètres qui peuvent changer la donne. En 2024, les étrangers ont sauvé notre saison estivale.

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