Dans l’enchaînement d’animations de débats, qui caractérise les fins d’année civiles (notre programme en « Newsroom »), Agencehv multiplie les réunions préparatoires avec les organisateurs d’événements. Logique. Quoi de neuf dans tout ça ? De façon systématique, j’applique désormais cette méthode à l’efficacité éprouvée : une bonne animation passe par la capacité du prestataire à s’appuyer, en amont et en détail, sur l’organisateur. Car il faut l’admettre, et tant pis pour l’ego : si le journaliste animateur amène une neutralité et une caution, et peut recadrer les échanges à la lumière de sa connaissance du terrain et des dossiers, il ne connaît pas le sujet du jour de façon aussi fine que l’organisateur lui-même. Le donneur d’ordre, lui seul, sait pourquoi il a choisi tel thème, et invité telle et telle personne. Il faut aller le chercher sur ces points, pour comprendre le dessous des cartes.
Aussi, une animation réussie passe par l’accompagnement, en amont, du client. Il s’agit de comprendre ses attentes précises. L’amener à formuler lui-même les questions qu’il poserait au micro, s’il était à ma place. C’est simple à écrire, pas toujours à appliquer. Souvent, les interlocuteurs estiment que ces points (pourtant essentiels) sont évidents pour tout le monde, et ne les verbalisent pas spontanément.
Une fois ces pièges involontaires démêlés, le rôle de l’animateur consiste ensuite de faire le lien avec les intervenants, et à poser la bonne question au bon moment sur scène. Maintenir un dynamisme devient primordial, car le temps d’attention moyen des auditoires se réduit au fil des ans. À la fin de ma carrière, dans 15 ans (eh oui, vous serez bientôt débarrassés), le format aura sûrement encore évolué. Mais 2040, on s’en fout !
On s’en fout
7 octobre 2024