Montpellier Management fait sa rentrée sous le signe de l’IA 

30 septembre 2024
La rentrée solennelle de Montpellier Management s'est tenue sous les yeux des enseignants-chercheurs de l'Université de Montpellier
L’amphithéâtre a fait le plein à l’occasion de la rentrée solennelle de MoMa. Plus de 400 personnes étaient présentes. / ©Jules Mestre

L’école de Montpellier Management (MoMa, Université de Montpellier) place sa rentrée, le 26 septembre, sous le signe de l’intelligence artificielle (IA), avec la venue de deux experts en la matière : Laurence Devillers, professeure en IA à la Sorbonne Université et chercheuse au CNRS, et Gilles Babinet, coprésident du conseil national du numérique. 

« MoMa a pour mission de nous ouvrir sur le monde et d’être à l’écoute de nos étudiants. L’IA est l’un des sujets majeurs de notre époque, et preuve en est, 460 personnes participent à notre rentrée solennelle », souligne Sylvie Sammut, directrice de MoMa. Pour elle, la révolution industrielle engendrée par l’IA inquiète fortement, « parce qu’elle vient bousculer un niveau hiérarchique supérieur par rapport aux révolutions précédentes : celui des décideurs ». Philippe Augé, président de l’Université de Montpellier, pense que les étudiants, à l’avenir, doivent avoir un socle de connaissance minimal sur l’IA. « Nous sommes en retard à l’heure actuelle, déplore-t-il. Il est nécessaire d’investir de manière importante dans ce domaine »« Pour se rendre compte, rien qu’en 2023, les États-Unis ont investi 105 Md€ dans la filière quand l’Europe entière n’a engagé que 16 Md€ », explique Gilles Babinet. 

Changer les mentalités

Les deux invités se sont prêtés à un jeu de questions-réponses pour éclairer l’assemblée sur le sujet sous différents prismes. De la créativité à la notion de liberté tout en se questionnant sur les meilleures manières de s’approprier l’outil. 
Avant de songer à changer les formations scolaires, Gilles Babinet estime qu’il faut modifier l’approche culturelle. « 45 % des Français déclarent ne pas vouloir être formés sur l’IA. C’est un rejet, un refus de vivre avec son temps », lance-t-il. Dans le milieu de l’entreprise, « en quatre mots, l’IA va tout chambouler », pense Laurence Devillers. « Si l’IA, d’une manière ou d’une autre, amène de la productivité, alors c’est un gain inestimable », conclut Gilles Babinet. 
> À lire sur le même sujet : « Chloé Morin : les médias français accusent un énorme retard de prise en compte de l’IA », Les Indiscrétions du 9 septembre, à croquer ici.

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