En Occitanie, un Train Express Régional (TER) sur quatre n’est pas fiable, et se retrouve en retard ou supprimé, d’après un rapport publié par l’UFC-Que Choisir. L’UFC-Que Choisir souligne deux points noirs majeurs concernant les TER régionaux : les trains d’Occitanie sont souvent supprimés (13,3 % de suppressions en région contre 9,6 % en moyenne en France), et l’Occitanie fait partie des trois régions françaises à ne proposer aucune indemnisation aux usagers en cas de perturbations. Chiffre fort de ce rapport : 13,5 % des TER en Occitanie arrivent à destination avec au moins 5 minutes de retard, plus de deux points de plus qu’à l’échelle nationale.
Qualité de service jugée « problématique ». L’association des consommateurs juge la « qualité du service problématique ». Selon le rapport, 80,5 % des trajets domicile-travail se font en voiture, contre 6,8 % en transports en commun ou encore 2,9 % à vélo. « La marge de progression du transport collectif est réelle », enchaîne l’association. Pour autant, la demande a nettement augmenté sur les TER en 8 ans (+ 44,5 %), alors que l’offre a légèrement baissé sur la même période (- 2,4 %). C’est en ce sens que la Région Occitanie investit pour son Service Express Régional Métropolitain. Ce projet doit permettre d’accélérer le transport multimodal dans les grandes villes. À ce jour, la Région Occitanie consacre 326 M€ par an pour ses TER. L’association suggère « un accès public aux données de qualité, de service et de fréquentation complètes par ligne ; une incitation plus importante à la qualité de services ; et une harmonisation des conditions générales de vente par rapport au reste du territoire ».
La Région tacle le faible investissement de l’État. Contactée par Les Indiscrétions, la Région Occitanie répond. « Tout d’abord, il s’agit d’un des réseaux ferroviaires les plus anciens de France, dont de nombreuses lignes sont en voie unique et non électrifiées, ce qui engendre des retards en cascade en cas d’incident.
Malgré ce constat, nous observons un manque d’investissement de l’État dans les infrastructures ferroviaires, qui relèvent de la compétence étatique, et non de celle des Régions. L’État investit deux à trois fois moins dans son réseau ferroviaire (45 €/hab.) que l’Allemagne (124 €/hab.) ou l’Italie (103 €/hab.). Les présidents de Région appellent ainsi l’État à agir et opérer un New Deal ferroviaire, dont le besoin d’investissement a été évalué à 100 Md€ sur 10 ans. Cependant, bien que non propriétaire des lignes ferroviaires, la Région a choisi d’investir massivement pour compenser ce déficit et offrir aux usagers une qualité de service. C’est dans ce cadre que la Région a lancé en 2021 un Plan Rail d’1,6 Md€ auquel elle contribuera à hauteur de 800 M€ et qu’elle s’engage pour rénover et rouvrir des lignes ferroviaires sur tout le territoire, et développer deux lignes à grande vitesse. La Région Occitanie est aussi la région la plus exigeante de France envers la SNCF, imposant les pénalités les plus fortes de France, pouvant aller jusqu’à 9 M€ par an si les engagements ne sont pas tenus. L’objectif fixé dans la convention passée entre la Région et la SNCF pour la période 2023-2032 est ainsi de diminuer de 26 % les trains en retard, soit 33.000 trains par an remis à l’heure. En outre, depuis 2018, la Région indemnise les usagers, en reversant les pénalités infligées à la SNCF aux abonnés des trains régionaux liO, pouvant atteindre jusqu’à deux mois d’abonnement. »