Le leader du maïs à éclater veut augmenter ses parts de marché dans la grande distribution

10 juin 2024
La ferme familiale de Nataïs ©Nataïs
La ferme familiale de Nataïs est étendue sur 300 hectares ©Nataïs

35 % des parts de marché. Créée il y a 30 ans à Bézéril dans le Gers par Michael Ehmann, l’entreprise Nataïs est aujourd’hui leader européen sur le marché du maïs à éclater « avec une production de 50.000 tonnes par an de maïs à éclater, indique aux Indiscrétions Célia Ehmann, directrice du développement. Sur le marché européen du popcorn, qui est plutôt un marché de niche, nous détenons 35 % de parts de marché ». L’entreprise compte aujourd’hui 150 salariés et recrute 5 personnes sur des postes variés. 

Stratégie de développement. Parmi les axes stratégiques de développement, Célia Ehmann vise une augmentation des parts de marchés sur le segment des marques distributeurs dans la grande distribution en France et en Europe. « Cela peut être un vecteur de croissance significatif pour l’entreprise », insiste la directrice du développement. 

Innovations agroécologiques. Par ailleurs, Nataïs mise sur la recherche et développe des projets innovants notamment en termes d’agronomie. « Nous travaillons avec des ingénieurs agronomes avec lesquels nous produisons chaque année 100 à 200 nouvelles variétés que nous évaluons et testons notamment pour leurs qualités gustatives ou leur résistance au stress hydrique. Aussi, nous innovons en pratiquant une agriculture autour de la régénération des sols dont l’objectif est de préserver la qualité des sols pour augmenter leur fertilité naturelle, et limiter leur travail en intégrant des couverts végétaux, et préserver la biodiversité. C’est une sorte de permaculture à l’échelle de l’agriculture. Pour encourager les 210 agriculteurs français avec lesquels nous travaillons à tendre vers ce modèle, nous avons mis en place une rémunération pour les producteurs engagés via une prime carbone équivalent à 45 €/T de CO2 stockée dans les sols », explique Célia Ehmann. 

16 M€ d’investissements prévus jusqu’en 2030. D’autres investissements sont réalisés sur des innovations liées aux produits finis mais pas que… 6M€ sont investis entre 2023 et 2024 sur la modernisation des infrastructures (optimisation des entrepôts de stockage, nouveaux quais de chargement, nouveaux bureaux…) ; et 2,5 M€ sont consacrés au renouvellement de certains équipements sur les lignes de production (sachets de popcorn micro-ondables). « Nous avons été accompagnés par la Région Occitanie à hauteur de 600 k€ ». D’autres projets sont en cours, « notamment pour l’augmentation de la capacité de stockage à grains de nos silos soit un investissement prévu de 16 M€ entre 2024 et 2030 ». 

Présence sur 3 marchés. L’entreprise familiale gersoise opère sur deux marchés : le pop-corn micro-ondable « qui représente 1/3 de notre volume de production. Nous travaillons avec des marques comme Vico pop ou Tokapi. En 2023, nous avons produit 155 millions de sachets micro-ondables » ; et le grain de maïs à éclater conditionné en vrac. Pour ce dernier, Nataïs fournit directement à des industriels des sacs de près d’une tonne de maïs en grain « prêts à être éclatés et assaisonnés directement dans leurs usines ». L’entreprise fournit aussi le marché de la « fun food », c’est-à-dire les cinémas, parc d’attractions et fêtes foraines « sur des sacs de plus petits volumes ». 

Un secteur en croissance de 3 % par an. « Nous évoluons sur le marché du snacking qui est en constante croissance en Europe ces dernières années, entre 3 et 5 % par an, explique Célia Ehmann. C’est aussi le cas sur le segment du popcorn qui connaît une progression de 3 %. Mais à notre grand désarroi, la France est peu consommatrice de popcorn, sauf dans les cinémas ». Ainsi le marché français représente seulement 5 % du CA de Nataïs et 95 % du CA est généré à l’export dans plus de 50 pays. « Les plus gros consommateurs de popcorn sont l’Espagne, la Norvège, la Suède et l’Europe de l’Est. » L’entreprise réalise en 2023 un CA de 80 M€ et vise 86 M€ en 2024.

Share This