« Les études marketing et le conseil sont devenus très complémentaires »
Entrée à Ideco Marketing (conseil en stratégie et études marketing, créé par Claude Hugonnet et dirigé aujourd’hui par Vincent Hugonnet, Montpellier) le 15 septembre 1985, à 28 ans, notre amie Claude Gouriou, grande lectrice des Indiscrétions, part en grandes vacances. 39 ans de fidélité, à officier comme chargée d’études. 39 ans de connaissance du tissu économique régional… On ne pouvait pas laisser passer ça. « Trois questions à… », la rubrique où le tutoiement est (pour le coup, vraiment) de rigueur.
Claude, on t’a croisée tous les jours dans notre coworking magique. Mais, au fait, que fais-tu vraiment, et pour qui ?
Les études qualitatives et quantitatives, et le conseil stratégique. J’ai adoré ce métier. Comme dans ton métier de journaliste, on ne s’ennuie jamais. Je faisais tout, depuis la réception du client pour comprendre sa demande, jusqu’à la livraison finale de l’étude. Le fait que le cabinet d’études Ideco marketing ne soit pas spécialisé m’a amené à découvrir beaucoup de secteurs. J’ai toujours appris. Nous avons travaillé au début pour le secteur viticole, puis pour la presse quotidienne avec le pilotage d’études de lectorat et la nouvelle maquette de Midi Libre en 1997, ou encore pour le tourisme et l’hôtellerie (Pont du Gard, Seaquarium du Grau-du-Roi…), des CCI (Lozère et Aude), le commerce avec par exemple le schéma directeur pour le Département de la Lozère, le Scot de Béziers, le marketing territorial de l’ex-Région Languedoc-Roussillon etc. La logique d’une étude marketing consiste à partir du consommateur, à étudier sa démarche, à décortiquer les comportements et les attentes. Par exemple, pour le nouveau site web du Musée Fabre (réalisé par l’agence digitale Janvier), il a fallu comprendre d’abord comment les gens utilisent le site, ce qu’ils vont chercher au musée. La refonte du site est une réussite de Janvier bien sûr, et aussi parce qu’elle a été enrichie au préalable par une étude. J’ai conclu ma carrière par une étude nationale pour Adoma (logement très social), portant sur leur définition d’une stratégie de communication, un marché décroché par l’équipe de Janvier.
Qu’est-ce qui a changé dans ton domaine, et quels nouveaux enjeux pressens-tu ?
Jusqu’au milieu des années 2000, nous produisions du conseil sans être toujours exhaustif. C’était davantage de l’accompagnement à la réflexion. Aujourd’hui, le conseil doit répondre à des questions très précises du client. Il faut s’appuyer sur des études. Pour prodiguer du conseil pertinent, il faut proposer des études. Études et conseils sont devenus très complémentaires. On ne peut pas se baser que sur sa seule expérience du secteur.
Pour l’avenir, l’activité d’études marketing va être révolutionnée. Les cabinets conseil verront moins les consommateurs. Il faudra analyser les bases de données disponibles. Nous allons vers l’ère des data scientists et de l’IA.
Dans quel état d’esprit pars-tu en grandes vacances ?
Un peu triste, car les gens de la « Villa Marcel » (villa Belle époque louée conjointement par Janvier, Ideco et Agencehv, note) vont me manquer. Mais apaisée, car j’aurai fini mes dossiers en cours. Et, à un moment, il faut savoir s’arrêter, ne pas faire l’année de trop. Je vais avoir 67 ans. Je me pose juste des questions sur la façon, désormais, de me nourrir intellectuellement ! (sourire)
>Ideco Marketing est rattaché depuis trois ans à l’agence digitale Janvier, gérée par Benoît Durasnel.