Logement social : la Sac HASSO connectée aux énergies à Rodez

3 juin 2024

« Toute l’énergie pour nos locataires ! » : c’était le thème de la journée annuelle de la société de coordination Hasso (Habitat Solidarité Sud-Ouest), regroupant six OPH du sud-ouest, ce 30 mai au CGR de Rodez (12). « Ce thème joue sur les mots, avec la double acception du mot « énergie » : l’énergie de nos collaborateurs, et l’énergie qui chauffe, rafraîchit et éclaire les logements, dont le coût a explosé en deux ans, et qu’il va falloir décarboner à l’horizon 2050 », résume Bernard Ksaz, président de l’OPH du Gers et de Hasso.

Sac Hasso
De g. à dr. : Philippe Aspar, DG de Hasso, Bernard Ksaz, président de Hasso, et Patrick Liminana, directeur d’Enedis Aveyron, le 30 mai à Rodez. ©Hubert Vialatte (Agencehv)

Low tech plutôt que high tech. Parmi les enjeux qui ont jalonné les 4 tables rondes, et qu’Agencehv a eu le plaisir de préparer et animer, avec tout autant d’énergie (nos dernières références en cliquant ici) : Quel type d’énergie privilégier ? Comment se faire financer et être conseillé au mieux ? Quels retours d’expérience des bailleurs ? Comment informer et sensibiliser les locataires ? Que souhaitent les locataires eux-mêmes ? Pourquoi faut-il privilégier la robustesse du low-tech, au perfectionnement du high tech ?

Le dessous des conventions avec Enedis et EDF. Deux conventions ont été signées entre Hasso d’une part et, d’autre part, Enedis et EDF. « Avec Enedis, on trouve toujours que c’est long de se raccorder au réseau électrique, lorsqu’on installe des panneaux solaires par exemple », observe Philippe Aspar, DG de Hasso. « Cette convention ouvre des outils d’Enedis aux collectivités et aux bailleurs, avec des simulations de raccordements, précise Patrick Liminana (Enedis Aveyron). Ces outils, accessibles en open data, doivent permettre au demandeur de mieux appréhender sa demande de raccordement. Parfois, le demandeur n’a pas conscience de cette facette. Or, il est essentiel de faire la bonne demande au bon moment. »
La convention signée avec EDF, en présence des directeurs régional (Éric Labroue) et départemental (Jérôme Laborde-Cazaubon, pour l’Aveyron, le Lot et le Tarn) « doit permettre d’amener des financements, avec notamment un coût garanti de rachat des certificats d’économie d’énergie, afin de financer des projets de transition énergétique », précise Philippe Aspar. En toile de fond, se profile un accompagnement stratégique d’EDF pour accompagner les bailleurs sociaux dans leur transformation écologique. « Il faut arrêter une stratégie pour réussir la décarbonation. Beaucoup d’acteurs se précipitent vers des solutions, observe Éric Labroue. Mais, face à un mur réglementaire, ça vaut le coup de s’arrêter. EDF peut vous accompagner dans votre stratégie, à travers ses filiales EDF Renouvelables et Dalkia. »

Guide des aides et PrioRéno. HSO (Habitat Social en Occitanie) vient de finaliser un « Guide des aides à destination du logement social en Occitanie ». Un beau bébé de 90 pages, qui permet aux organismes HLM d’y voir plus clair en matière d’aides à la construction et aux réhabilitations. « Les dispositifs sont détaillés par fiches, avec les conditions d’éligibilité, le caractère cumulatif des aides, les contacts actualisés… », détaille Simon Albalat, chargé de mission transition climatique et écologique chez HSO Occitanie. La version digitale de ce guide, pas encore en ligne, est disponible en contactant Simon Albalat.
Autre outil, celui-ci mis au point par la Banque des Territoires / Groupe Caisse des Dépôts : PrioRéno, qui permet aux bailleurs, en retraçant la consommation énergétique réelle des bâtiments, de cartographier leur patrimoine. « Cet outil d’aide à la décision peut identifier ses bâtiments les plus énergivores, les possibilités d’installation de panneaux solaires sur les toits… L’idée d’aller plus vite dans les stratégies patrimoniales, et de viser juste », explique Caroline Cartallier, directrice régionale adjointe de la Banque des Territoires Occitanie.

Importance du commissionnement. « Les bailleurs doivent activer le commissionnement, c’est-à-dire s’assurer que le projet, à mesure qu’il avance (programmation, réalisation, exploitation, utilisation…), est conforme à la version initiale », insiste Sébastien Richaud (CDC Conseil).

Rodez, en pointe sur la géothermie. Cette journée « Énergie » s’est déroulée à Rodez car Rodez Agglo Habitat est précurseur en matière de géothermie. À l’horizon 2030, 400 logements du parc social seront raccordés en géothermie. « La géothermie contribue à la décarbonation de l’énergie, en recourant à la chaleur sans énergie fossile », glisse Benoît Sirvain, DG adjoint et directeur des services techniques de l’OPH. Dès 2018, l’opération Le Parvis (24 logements, écoquartier de Combarel) a été raccordé en géothermie, avec l’accompagnement de l’Ademe Occitanie. « Nous souhaitons diminuer les émissions de gaz à effet de serre. La géothermie consiste à créer des forages dans le sol pour aller capter de l’énergie à 200 m de profondeur. Le taux de couverture s’élève à 98 %. » Soit au-delà des 60 % que devait assurer les trois forages construits sous l’immeuble. « Les besoins énergétiques du bâtiment avaient été surévalués par le bureau d’études. Parfois, on pense qu’il faut faire 6 ou 7 forages, et on ne fait pas le projet, car l’investissement est élevé. Mais les calculs des bureaux d’études sont souvent surévalués. Et une chaudière peut très bien venir en complément », relève l’ingénieur.
« Le développement de la géothermie est plus récent que celui des autres énergies renouvelables, mais la filière se rattrape, complète Nathalie Trousselet (Ademe Occitanie). Depuis 4 ans, 114 projets ont été accompagnés par l’Ademe et l’Occitanie est l’une des régions où la géothermie se développe le plus rapidement. »

Quelques sorties relevées par Les Indiscrétions lors de cette journée pluvieuse mais heureuse. « On peut avoir le meilleur bâtiment sur le plan énergétique, s’il n’est pas desservi par les transports en commun et est situé à 10 km de la commune où se trouvent les emplois et les activités, le bénéfice est considérablement amoindri » (Bernard Ksaz) ;
« Bravo à l’intervenante d’EDF, qui a réussi à parler 20 minutes de décarbonation d’énergie à l’horizon 2050 sans prononcer une seule fois le mot ‘nucléaire’ » (Nicolas Routaboul, bureau d’études Pandopia) ;

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