Pascal Otheguy, CCI Occitanie

9 septembre 2024
Pascal Otheguy 2 - Les indiscretions

«  Les finances publiques n’ont pas le temps pour des jeux d’acteurs » 

À 58 ans, ce haut fonctionnaire (ENA, promotion 2002), également ex-entrepreneur, tout juste nommé DG de la CCI Occitanie (président : Jean-François Rezeau), rencontre la presse ce 6 septembre à Pérols (34). Venant de Loire-Atlantique, où il était secrétaire général de la préfecture, il utilise à plusieurs reprises les mots « utilité » et « expertise ». Si la CCI Occitanie est basée à Blagnac (31), l’homme, natif des Hautes-Pyrénées, connaît par cœur l’Hérault, où il a été secrétaire général de la préfecture (2016-2020). « Trois questions à », la rubrique où le tutoiement est de rigueur.

Pascal, qu’est-ce qui te frappe depuis ton arrivée à la CCI Occitanie ?
La CCI Occitanie, les CCI territoriales et les organismes satellites (ports, aéroports, organismes de formation…) comptent 3.250 salariés. On y trouve des profils expérimentés et experts, et c’est ce qui me surprend depuis mon arrivée. Cette valeur ajoutée en termes de conseils est colossale. Je pense qu’il faut la mettre davantage en valeur, auprès des entreprises, mais aussi pour notre propre attractivité auprès des jeunes générations. Je constate par ailleurs que l’outil régional fonctionne bien. Ce n’est pas évident, sur une aussi grande région, où il faut apprendre à vivre à 13 (13 CCIT, pour 13 départements, note).

Quelles priorités assignes-tu à ta mission ?
L’impact et l’utilité. « Utilité », c’est le mot que j’utilise le plus. Il y a tellement de transitions à l’œuvre… Je m’en serais voulu de ne pas m’investir dans ce domaine.
Un euro dépensé, souvent public dans notre réseau, doit être utile. Les jeux politiques et d’appareil ont moins de sens, s’ils ne sont pas orientés vers l’utilité. Les finances publiques n’ont pas le temps. La société civile ne peut pas se permettre des jeux d’acteurs. En tant que haut fonctionnaire, j’entends avoir une capacité pour rapprocher l’État et le réseau consulaire. Il y a une vraie attente de l’État pour l’utiliser. J’espère que cette attente est partagée aussi par la Région Occitanie.

Une réaction suite à la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre ?
C’est bien que la France ait un Premier ministre. Tout ce qui peut donner de la visibilité aux entreprises – et notamment la tenue du débat budgétaire -, les aider à sortir d’une phase d’attentisme et à reprendre des décisions, est positif. La réaction politique appartient à mon président, Jean-François Rezeau. Ce que je peux dire, c’est que sans création de richesses, notre système social ne peut pas tenir, car il est assis dessus. Si nous n’arrivons pas à soutenir les entreprises moyennes, alors que les transitions s’accélèrent, sur les plans sociétaux, numériques et environnementaux (mission du nouveau COP Occitanie, lire en cliquant ici), la situation va devenir très compliquée.


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