Olivier Sichel, Banque des Territoires

11 septembre 2023

« Face à l’insécurité à Pissevin, la Banque des Territoires ne baisse pas les bras »

Olivier Sichel 3 questions A ok - Les indiscretions

Un « Trois questions à » utile, où Les Indiscrétions rappellent en creux que La Banque des Territoires ne sert pas qu’à financer le stade de foot de Montpellier. La rubrique où le tutoiement est de rigueur. Olivier Sichel, directeur de la Banque des Territoires, était en vadrouille en Lozère et dans le Gard, les 7 et 8 septembre.


Olivier, quelques mots sur ton déplacement en Lozère…
Parmi les projets financés, la réhabilitation-extension de l’école publique de la commune de Saint-Étienne-du-Valdonnez (700 habitants), attenante à la mairie, dans le cadre du programme EduRénov. Le financement s’élève à 200 k€. Les travaux sont nombreux : remplacement de la chaudière au fioul par une chaudière à granulés de bois produits localement, remplacement des menuiseries extérieures, mise en place d’un système de ventilation simple flux et d’une correction acoustique dans les salles de classe… Ils permettront de réaliser 57 % d’économie d’énergie. Il faut s’organiser pour que la classe puisse continuer pendant les travaux. À Mende, le maire, Laurent Suau, fait preuve de dynamisme pour la revitalisation de son centre-ville : cinéma municipal, habitat et rénovation, circulation et mobilités, vacance commerciale faible… La municipalité n’hésite pas à acheter des immeubles et à requalifier et agrandir des surfaces commerciales, qui sont « petitounes », comme dit Laurent Suau.


Quel est l’objet de ta venue à Nîmes ?
Deux raisons principales : la mise en place de la foncière commerciale Odil, et le volet rénovation urbaine. Le quartier Pissevin connaît une actualité dramatique (mort de deux jeunes de 10 et 18 ans récemment note). La Banque des Territoires ne baisse pas les bras, et continue à investir. Je suis convaincu que les commerces restent un lieu de pacification et d’échanges. La foncière Odil va investir à Pissevin et au Chemin-bas d’Avignon. Ce qui en fait une foncière commerciale très particulière, active à la fois dans les quartiers prioritaires (QPV) et dans le centre-ville. C’est une première au niveau national. Cela permet de réaliser une péréquation, avec des loyers plus élevés (habillement, coiffeurs) en cœur de ville, et des loyers plus bas en QPV, pour inciter des commerçants à venir s’installer. C’est un défi, car il y a une dimension d’insécurité. C’est la raison pour laquelle la puissance publique porte l’immobilier, en matière de construction, de rénovation et de propriété, pour que le risque du commerçant soit limité à l’exploitation. L’idée est qu’il se concentre sur son métier, sans prendre un risque patrimonial.

48 commerces vont être portés par la foncière dans les prochains mois, dont les deux tiers en QPV. Les premières acquisitions sont en cours. Le tour de table est, lui aussi, spécifique, avec l’association de trois banques, le Crédit Agricole du Languedoc, Arkéa et la Caisse d’Épargne LR, présentes aux côtés de la SAT et de la Banque des Territoires.


Autre enjeu fort, la rénovation urbaine, dans le cadre du NPNRU. Quel rôle joue la Banque des Territoires dans ce projet emblématique à Nîmes ?

La Banque des Territoire injecte 100 M€ dans le programme NPNRU nîmois, pour financer la démolition d’anciennes barres. La partie de la réhabilitation des copropriétés privées dégradées, comme celles de Pissevin (12 au total, pour un total de 1.700 logements), faisant l’objet d’un Orcod (opération de requalification des copropriétés dégradées) d’intérêt national, est un sujet plus compliqué. Il s’agit d’essayer de reprendre le contrôle de ces copropriétés, en rachetant et en remettant en état les appartements. Nous n’en sommes qu’au début. Les opérations sont très longues. Va-t-on vers une démolition partielle à terme, vers de simples réhabilitations ? Pour l’instant, on ne sait pas. L’EPF Occitanie (directrice : Sophie Lafenêtre) va conduire ce programme, d’un coût total de 180 M€. CDC Habitat est mobilisé, avec l’EPF et les bailleurs sociaux. La Banque des Territoires fait partie d’une longue chaîne. Nous avons notre pierre à apporter dans la reconquête des quartiers.

Share This