« Avec Sud Terre Textile, valoriser la fabrication française »
Myriam Joly, présidente du label Sud Terre Textile, participera le 30 novembre* à une table ronde pour échanger sur la thématique « La fabrication textile made in Occitanie et le label France Terre Textile », de 19h à 21h, au pop-up store de l’Atelier Tuffery, place de la Comédie à Montpellier. L’occasion de rappeler l’importance des circuits courts et de parler du label qu’elle préside. « Trois questions à… », la rubrique où le tutoiement est de rigueur.
Quel est l’intérêt du label Sud Terre Textile, lancé il y a un an, en novembre 2022 ?
Le label Sud Terre Textile est une des six branches régionales du label Terre France Textile, en plus de ceux d’Alsace, du Nord, d’Auvergne-Rhône-Alpes, de Troyes-Champagne et des Vosges. Avec notre label Sud Terre Textile, nous englobons la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie et une partie de Paca.
Ce label garantit que 75 % des opérations de production sont réalisées en France. Cela permet aux marques de communiquer à ce sujet auprès de ses clients, et ainsi fédérer les acteurs du textile et les opérateurs français. À côté, le label Origine France Garantie (OFG) assure que 50 % de la valeur ajoutée vient de France. Ce label est beaucoup plus large, tandis que Sud Terre Textile se concentre vraiment sur le textile. On a l’ambition de s’imposer comme le label d’excellence français sur le textile.
Avec ce label, qu’entends-tu valoriser auprès des consommateurs ?
L’idée est de valoriser la fabrication française. Il faut rester réaliste : on ne peut que rarement dire qu’un produit est entièrement fabriqué en France, car les matières premières ne se trouvent presque pas en France. Nous ne sommes pas un pays producteur de coton par exemple. Ce sont des matières qu’on peut trouver plus facilement en Australie ou en Afrique du Sud. Nous avons aussi perdu beaucoup de filatures au cours des dernières années. Quand on dit que notre label garantit 75 % des opérations en France, c’est pour laisser 25 % pour les matières premières et la fabrication du fil qui peuvent se dérouler à l’étranger.
Peux-tu citer des entreprises labellisées ? Et quels sont les critères d’attribution ?
Voici quelques noms : Atelier Tuffery (Florac), Tissages d’Autan (Saint-Affrique-les-Montagnes), Teinture Plo (Aussillon), Établissements Tournier (Mazamet), ma propre entreprise, Missègle (Burlats)…
Il faut pouvoir prouver le respect des 75 % des opérations réalisées en France, avec des audits de traçabilité, ce qui implique de bien faire dans les règles, d’accepter les contrôles. Pour le moment, le label n’est pas très connu, c’est une démarche militante. Il permet aussi de se fédérer et de défendre des intérêts communs. Il est intéressant pour les entreprises qui vendent à l’étranger. Notre force réside aussi dans notre rapport direct aux consommateurs. Quand nos clients viennent à l’Atelier Missegle, dans le Tarn, ils voient nos machines et notre savoir-faire.
> Depuis 40 ans Myriam Joly dirige l’Atelier Missègle, entreprise familiale de tricotage de chaussettes, de pulls et d’accessoires en fibres naturelles, installée à Burlats (Tarn).
* Réservation gratuite obligatoire (places limitées à 30 personnes) en cliquant ici.