« Toujours intéressé par le rachat du GGL Stadium »
Le leader mondial de la prestation de services à l’industrie et de la fabrication, vente et location d’équipement de construction, va publier ses résultats 2023 (exercice clos le 31 août) dans quelques jours. Les Indiscrétions l’ont rencontré dès potron-minet, ce 9 février à Montpellier, aux côtés de nos confrères Guillaume Mollaret (Le Figaro) et Karim Maoudj (Midi Libre). Quelques bribes d’infos avant les chiffres, histoire de « faire tenir », comme on dit dans le jargon. « Trois questions à… », la rubrique où le tutoiement est de rigueur.
Mohed, pourquoi ce décalage dans la parution des résultats annuels ?
Nous avons une petite filiale en Russie, spécialisée dans l’oil and gas, avec un embargo qui s’applique. On ne peut pas toucher cet argent, depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, et nous devons prouver qu’aucune filiale d’Altrad dans le monde commerce avec cette filiale. C’est la raison pour laquelle la publication des comptes est retardée. Altrad Russia, acquise en 2016, n’est pas fermée pour autant, mais elle vit sa vie, en autonomie.
Sans dévoiler plus avant les chiffres, encore soumis à validation, quelle tendance peux-tu dégager pour 2023, et quelles perspectives pour 2024 ?
Les effectifs ont augmenté de 20.000 salariés depuis deux ans. Altrad Group compte aujourd’hui 60.000 salariés. L’activité services représente 83 %, et l’activité Équipement 17 %. Celle-ci résiste bien, malgré la situation délicate dans le secteur de la construction.
Nous sommes intransigeants, dans toutes nos interventions, sur la sécurité. Il faut qu’il y ait zéro accident. Si une personne venait à décéder lors de son travail, ce serait dramatique, sur un plan humain bien sûr, mais aussi sur un plan business. Nous pourrions prendre une part importante de marchés, par exemple chez EDF. Autre tendance, les bons ratios du groupe : par exemple, nos 10 premiers clients ne représentent que 28 % du chiffre d’affaires, et le rapport entre Ebitda et dette nette s’élève à environ 1, alors que le chiffre s’élève souvent à 4, 5 ou 6 pour des groupes de notre taille. Nos concurrents sont pour la plupart plus endettés.
Pour 2024, nous devrions progresser un peu en chiffre d’affaires, mais l’année ne devrait pas être marquée par de grosses acquisitions. Il nous faut progresser sur la partie transition écologique, notamment notre empreinte carbone. Nous ne sommes pas assez performants sur ce point.
En tant que président du MHR (rugby, Top 14), où en es-tu du projet de rachat du GGL Stadium, toujours propriété de la métropole de Montpellier ?
Lorsque Michaël Delafosse a été élu en 2020, je suis allé le voir sur ce dossier. J’étais intéressé pour racheter l’enceinte. On s’est tapés dans la main. Mais les aspects financiers, fiscaux et juridiques des collectivités sont très lents. Nous sommes en 2024, et rien n’a avancé. Je pense donc que cette transaction ne se fera pas. Ce qui ne veut pas dire que je ne suis pas preneur.