« Automatiser l’ouverture et la fermeture des bornes d’irrigation »
Ses technologies Andromède et Héléos permettent d’optimiser les volumes d’eau alloués, et de surveiller les bornes d’irrigation en faisant remonter les données-clés telles que le débit instantané, les informations de localisation des ouvrages et la location des bornes. Dans les Pyrénées-Orientales, ces innovations vont être déployées dans l’ASA (association syndicale autorisée) du Canal de Corbère, pour lutter contre le déficit hydrique. « Trois questions à… », la rubrique où le tutoiement est de rigueur.
Lionel, qu’apporteront concrètement tes solutions aux agriculteurs catalans ?
Pour la première fois, l’ASA s’est retrouvée confrontée l’an dernier à une forte baisse d’autorisation de prélèvement, du fait du déficit hydrique. Ils ont dû organiser un partage de l’eau, car il n’y avait pas le débit suffisant pour une utilisation normale de leur installation. Une solution transitoire a été trouvée : bloquer les bornes d’irrigation avec des chaînes, et mettre en place un tour d’eau. Ils se sont rapprochés de nous, pour étudier l’automatisation de l’ouverture et de la fermeture des bornes, et ne plus avoir à poser, puis contrôler, les chaînes.
L’idée consiste à remplacer les actuelles bornes d’irrigation (150 en tout, sur 800 hectares) par des ouvrages sécurisés et fermés. L’accès ne se fera plus par l’ouverture d’une vanne physique, mais par une application sur son téléphone. L’application intègre les règles de fonctionnement définies par l’ASA. Ainsi, l’eau est distribuée en fonction de règles qui sont les mêmes pour tous. L’agriculteur dispose d’un volume attribué par culture, corrélé avec les besoins des cultures, et d’un débit maximum prélevable. Ce débit peut être fluctuant, et ne dépend plus, comme avant, du débit maximum de la station de pompage.
Quel est le calendrier prévisionnel ?
On en est au stade des études. La solution sera déployée en 2025 ou 2026. Notre technologie est utilisée sur 12.000 hectares en Languedoc, par plus de 1.000 utilisateurs.
Quels sont les projets et la stratégie d’Aquadoc ?
Aquadoc, basé à Saint-Thibéry (Hérault), emploie une centaine de collaborateurs pour un CA de 30 M€ en 2023, au lieu de 7 M€ lors de la reprise, en 2015. Ce sont les acquisitions et les créations d’agences qui ont porté la croissance. La PME compte 12 agences et cible une croissance externe pour 2025. Nous couvrons le Languedoc, la Vallée du Rhône et la Provence. Notre objectif est de développer notre offre sur un territoire plus large, notamment à l’export, en Afrique. Les compétences en interne sont la conception, la réalisation et la maintenance d’équipements d’irrigation pour l’agriculture, pour des réseaux individuels ou collectifs.