L’animatrice des ETI d’Occitanie
Il y a 4 mois, Aline Gandy, ex-journaliste économique chevronnée (Le Journal des entreprises, puis rédactrice en chef de La Lettre M), range sa carte de presse pour intégrer le Club ETI Occitanie en tant que déléguée générale. Installée à Toulouse, elle anime un réseau de dirigeants d’entreprises de taille intermédiaire (ETI*) sur toute l’Occitanie. Une transition professionnelle cohérente pour celle qui a travaillé pendant 20 ans en lien avec l’écosystème entrepreneurial régional. « Trois questions à… », la rubrique où le tutoiement est de rigueur.
©Johanna Senpau
Aline, peux-tu nous parler en quelques mots du Club des ETI Occitanie ?
Le Club ETI Occitanie (présidente : Catherine Mallet – DG déléguée d’Actia Group) est né en 2022 à Toulouse sous l’impulsion d’entrepreneurs ETI. Leur objectif : mieux se connaître et se faire connaître, notamment des pouvoirs publics territoriaux. Il existe une dizaine de clubs similaires en France avec lesquels nous fonctionnons en réseau. Notre club compte aujourd’hui 40 adhérents, essentiellement sur l’ouest de l’Occitanie. Ce n’est pas un club business, ni un club d’influence, ni un syndicat, mais une association qui favorise le partage d’expériences. Les entrepreneurs ETI ne disposaient pas jusqu’à présent d’un espace où échanger sur des pratiques ou des problématiques. Pour les accompagner sur ce besoin, nous avons créé des commissions thématiques au sein desquelles les membres travaillent collectivement. Dans la commission RSE par exemple, nous avons convié des responsables RSE d’ETI à se regrouper pour travailler sur la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), nouvelle réglementation européenne applicable depuis le 1er janvier qui impose aux entreprises de publier des rapports extra-financiers sur leurs engagements RSE. En parallèle, nous organisons quatre événements par an sur des sujets variés. Le dernier en date a porté sur la gestion de la communication de crise.
Quels sont les sujets-clés, ou chantiers, qui vont être lancés en 2024 ?
Je prévois de lancer cette année deux nouvelles commissions autour de l’international et de la logistique. Aussi, une de mes missions consiste à développer le réseau en Occitanie Est. Orchestra (Saint-Aunès, 34) nous a d’ailleurs déjà rejoints. Nous avons des contacts avancés avec d’autres entreprises. 380 ETI ont leur siège en Occitanie. Soit 220.000 emplois en Occitanie générant 84 Md€ de CA, et 6 % des ETI françaises. Unique salariée du Club, je pilote également la communication, le site internet (un nouveau site est en préparation), les réseaux sociaux, les relations presse, l’événementiel…
Tu es l’exemple même de l’adage : « Le journalisme mène à tout, à condition d’en sortir. » Que retiens-tu de 20 ans de journalisme ? Comment appréhendes-tu tes nouvelles fonctions ?
J’ai été diplômée de mon école de journalisme en 2003 et j’ai quitté la profession en 2023. 20 ans pile. J’avais toujours dit que je changerai de métier à mi-carrière. J’ai quitté cette profession sans m’en être lassée. Je n’ai pas fait « la saison de trop » comme on le dit souvent dans le football. Dans le journalisme, ça ne ronronne jamais : la diversité des sujets, le contact avec les entreprises. Mais en évoluant et en devenant rédac chef, je me suis éloignée du terrain. J’ai eu envie de repartir au contact des entreprises et de leurs dirigeants et d’aller plus loin dans le service que je ne pouvais le faire avec l’information. Je crée aujourd’hui du lien entre les gens, entre les entrepreneurs. Et puis ça fait du bien de sortir de sa « zone de confort », d’apprendre de nouvelles choses.
*Une ETI est une entreprise de plus 250 salariés ou réalisant plus de 50 M€ de CA, sans dépasser 5.000 salariés ou 1,5 Md€ de CA.